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LES NABOTS

 

Introduction à :

 

 

 

 la défenestration des anges

 

« BRIS DE VERRE »

 

 

 

Par l’auteur

 

c. e.  andersen

   

 

 

Ce livre est l’aboutissement de sept heureuses années d’un terrible travail, pour ne pas dire d’un horrible labeur. 

 

S’obstiner à cerner, à cadrer, à décrire un personnage aussi mouvant, aussi flou que l’homme, sous tous ses fards est une gageure. Prendre ses mensurations, évaluer ses capacités de nuisance autant  que celles de créer de la beauté ou de susciter et répandre du bonheur n’est pas une sinécure.

 

A bien y regarder le projet est ambitieux.  Peut-être trop même. Je l’ai appris à mes dépens.  Il s’agit, en vérité, de dire une bonne fois pour toutes si l’on parviendra un jour à tailler à l’homme le costume qui lui siérait pour la suite de son voyage au long cours, ni trop contraignant, ni trop lâche, d’un matériaux robuste mais joli et se prêtant à l’élégance. 

 

Il s’agit d’une étude de faisabilité, en quelque sorte. D’une nouvelle étude, une de plus. Car on aimerait pouvoir le rassurer, l’homme, on a de l’affection pour lui, malgré tous ses méfaits, on serait si heureux de lui taper sur l’épaule en disant « t’es pas si bête que ça, y a plus méchant que toi…  t’inquiètes pas, ça va s’arranger ! ». Mais voilà, on n’y parvient pas.

 

Alors on recommence. Les cadrages seront différents, les angles de prises de vues autres. On essaiera de gratter un peu plus. De tout voir ou, en tout cas, de ne pas se cacher les yeux.

 

On se refusera d’appartenir à l’ancienne école, celle qui se disait ou se voulait objective. 

 

Nous aurons donc résolument retourné notre veste. Nous serons partisans et subjectifs. Enfin … nous nous efforcerons de l’être, une fois encore tant il est vrai que nous avons déjà dans nos tribulations, perdu des plumes.

 

La difficulté, avec l’homme c’est de retrouver son vrai visage, celui qui gît aujourd’hui sous des milliers de masques, des vernis innombrables, derrière des myriades de soleils aveuglants ou au plus profond de la nuit la plus noire.

 

Une couche de suie, de graisse, de crasse, de cambouis,  d’hymnes, de cantiques, de prières, de miserere, toutes les formes, tous les conditionnements de la plus phénoménale hypocrisie se sont conjurés pour faire de l’homme contemporain cette chiffe molle juste bonne à engendrer des Auschwitz, des Stalingrad, des Verdun,  des Chemin des Dames, des Pétain, Laval,  Mussolini, Le Pen, Sœur Thérèsa, Golda Meir, Hitler, Israël, Pol Pot, Pinochet, Franco, Duvalier, Salazar, Mobutu, Staline,  Mao… et j’en passe… qui ne sont plus des accidents génétiques mais mathématiquement deviennent la norme génétique sous-tendant l’évolution de notre espèce.

 

Ah, s’il avait pu demeurer vierge, garder quelque chose de l’ignare, l’homme garder l’envie de mordre plutôt que celle de rire quand il n’y a pas lieu de le faire, de continuer à jouer à la guéguerre entre villages ou de faire le coup de poing lors d’un bal populaire ou d’une foire agricole plutôt que dérouler des fronts de milliers de kilomètres ou s’empilent jusque 40000 morts sur une seule matinée.

 

S’il avait pu garder son hymen tout en culbutant davantage de petites bergères sur les talus herbeux, perpétuer  sa brutalité de Lascaux, célébrer  la cruauté du peintre des fresques des Ajjers, n’avoir que celle, bénigne, des simples pour qui elle est une des formes supérieures de l’amour, que la cruauté de la vérité implacable, du réalisme le plus fanatique…. S’il avait pu, comme le bonobono, continuer à régler  ses problèmes de société par la copulation, s’il avait eu le bon goût de ne pas hisser à tout bout de champ au bout de sa hampe phallique des drapeaux rouge, noir, lilas…

 

Ah si ! mais tu rêves andersen !  T’es cuit, t’es foutu, t’es nase !

 

Je sais ! Il s’est trouvé très tôt, dans les rangs de l’homme, des futés, des petits malins – de la caste des prêtres -  pour lui faire croire, pour l’encourager à croire, en dépit de tout bon sens, en l’absence de toute preuve, de tout indice même (c’est ça la foi) qu’il y a en lui quelque chose d’unique, qu’on ne trouve chez aucun autre animal : l’intelligence... et ainsi poussé dans le dos,  par les prêtres félons …  le nabot humain est né dont nous sommes les rejetons.

 

Il y a cru à sa prétendue intelligence. Il s’est cru plus malin que les autres. Et fort de cette prétendue intelligence il a développé ce qu’il appelle son savoir. Il a inventé la logique qui n’est qu’un des modes d’emploi du délire. Et son savoir est devenu délirant. Il l’a promené sur la lune, il le conduira sur Mars pendant que la forêt amazonienne disparaîtra, que la planète en surchauffe crèvera.

 

Je baisse la tête, accablé part tant d’ignominie, mes épaules s’affaissent. Je deviens triste malgré mon optimisme récurent. Mais voici que, ténue, à peine perceptible, une petite musique me parvient. Je le reconnais. Mozart. Et Ludwig.

Et Vivaldi. Et Vincent. Et Antonin, et Julien l’Apostat, et Empédocle qui nous apprenait à penser aussi avec les orteils, Platon… le Requiem ! Elise ! La sonate au clair de lune !

 

A eux seul c’est le grand rachat : ils les rachètent tous. Serait-ce ça la rémissions de tous les péchés !

Je vous invite à visiter ces 80 poèmes. C’est ma galerie des nabots. Ce n’est que ça et rien que ça.

 

 

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